Devenir enseignant lorsqu'on est handicapé n'est pas simple.( document édité par le SNUipp-FSU)

La procédure du concours (large place à l'écrit et conditions d'aptitude physique) reste discriminante pour les personnes handicapées.

Or, une autre solution existe, prévue par la loi : le recrutement direct, sans concours. Concrètement, pour devenir professeur des écoles, l'année de PE2 s'effectue sous statut de contractuel, et la titularisation est soumise aux mêmes conditions que pour les stagiaires. Comparable à un parcours du combattant dans l'éducation nationale, ce recrutement se heurte pourtant à des réticences administratives et culturelles. C'est le cas d'Hélène dans le Gers. Ses démarches pour faire appliquer ses droits ont duré 2 ans. Atteinte d'une maladie neurologique, la COTOREP l'a reconnue handicapée, et la commission nationale chargée de décider de l'adéquation entre son handicap et le poste a rendu un avis positif. Rencontres avec l'IA, recours au syndicat et même à un avocat, l'administration répondait à Hélène qu'il « n'y avait pas de poste disponible pour elle dans le département ». Finalement PE2 depuis la rentrée, ses problèmes ne sont pas résolus pour autant. Comme elle le dit elle-même, « je ne suis pas dans un fauteuil, et les gens ne voient pas que je suis handicapée ». Mal à l'aise avec les autres PE2, notamment en période de rentrée où chacun évoque son rang au concours, Hélène « préfère s'esquiver », attachée à la discrétion de sa situation. C'est également le cas de Xavier, dans les Alpes maritimes, qui effectue sa deuxième rentrée comme titulaire. 5 ans séparent sa prise de connaissance « par hasard » de la législation et de son entrée en PE2. Après les passages obligatoires de reconnaissance de son handicap (3 ans de procédures), l'IA et le rectorat se sont renvoyés le dossier pendant 2 ans. A l'IUFM, il s'est senti « plus surveillé que les autres », mais a tout de même été titularisé malgré ses problèmes oculaires. Il n'a pas été tranquille pour autant. Lors de son premier poste, il a rencontré nombre de difficultés. La priorité médicale absolue dont il a bénéficié au mouvement n'a pas été bien comprise et acceptée. Son handicap n'étant pas visible, les parents ne comprenaient pas qu'il ait obtenu ce poste très prisé. Les doutes se sont maintenant apaisés, et il a fait ses preuves. Cependant, il n'hésite pas à aborder son handicap avec les élèves quand cela le gêne en classe.