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Témoignage d'Aisa

Enseignante malentendante en primaire ?? Mais oui !!

Lors d’un entretien au CHU, le mois dernier :
Après les bilans d’usage, mon professeur en ORL du CHU me redit que j’ai une surdité profonde bilatérale, il me conseillé un implant cochléaire.

 Avant de partir, il me demande :  
-Vous travaillez ?
-Oui, je suis enseignante, je lui réponds.
-Perplexe,  il m’envisage et incrédule ajoute : Et cela ne vous pose pas de problèmes ?
-Bien sûr, comme tout malentendant qui travaille !!
-Enseignante malentendante ? C’est possible ? ?? !!!???

OUI ! C’est possible ! Grâce à la technique, grâce à la compréhension du handicap, grâce au climat de confiance entre les élèves et moi !

Malentendante depuis l’enfance, ma surdité s’est aggravée au cours des années, pour descendre jusqu’à -110 décibels. Tout au long de ma carrière, à chaque fois que mon audition a diminué, j’ai pu bénéficier des améliorations de la technique, ainsi je suis passée des appareils analogiques aux numériques.

En avril 2006, avec la commission d’évaluation de la MPHH de l’Hérault, nous avons fait le bilan : en tant qu’une enseignante en primaire, subsistaient les problèmes suivants :

  1. Les élèves posent beaucoup de questions, ceux qui sont à plus de 2 mètres je ne les entends pas.
  2. Pour interroger les élèves, je dois me déplacer ou ils se déplacent pour venir poser une question, ce qui donne beaucoup de déplacements dans la classe.
  3. Les élèves ont souvent voie aigue, n’articulent pas très bien et ne me  regardent pas toujours en face.
  4. Les parents d’élèves s’adressent à moi, sur la cour qui est bruyante, ce qui ne facilite pas la communication.
  5. Les communications téléphoniques avec le téléphone (sans boucle) de l’école ne sont plus possibles
  6. Dans une classe vivante, les élèves travaillent souvent par groupes, ce qui augmente le niveau sonore et donc la fatigue.

 

Grâce à cette analyse et en tenant compte de mon projet de vie ; c'est-à-dire la volonté de poursuivre mon travail d’enseignante, la commission a accepté de me donner une prestation de compensation qui m’a permis d’acheter  des prothèses auditives surpuissantes ( Senso Diva de Widex) et un équipement  FM ( Microlink de Phonak). J’ai également acheté un téléphone portable avec un haut parleur. Je me suis engagée à apprendre la lecture labiale, je suis des cours avec une orthophoniste depuis 2 ans.

Grâce à ces nouvelles aides techniques, je suis tout de même moins fatiguée le soir :

  1. J’interroge les élèves à distance en pointant la FM sur eux.
  2. Lors des débats en classe, un élève est chargé de pointer la FM sur l’élève qui souhaite s’exprimer, on l’appelle «  bâton de parole »
  3. Quand je travaille individuellement avec un élève, je pose la FM sur le bureau et on peut communiquer à voix basse.
  4. Lors des travaux de groupe je coupe mes prothèses pour ne garder que la FM en omnidirectionnel que je pose au milieu du groupe avec lequel je travaille, ainsi je ne suis pas dérangée par les autres groupes.
  5. Lors des séances d’anglais, où nous écoutons une cassette ou un CD, je pose la FM devant le lecteur, je peux ainsi m’éloigner de l’appareil et écouter la prononciation d’un élève.
  6. Pour communiquer avec les parents, j’envoie et je reçois des SMS ou des e-mails. Quand ils souhaitent me parler sur la cour, mes progrès en lecture labiale  me sont d’un grand secours. Pour des entretiens plus longs, je dispose d’une salle tranquille pour les recevoir.

 

Quant à ma vie privée, la FM me permet d’écouter la télévision, la chaîne Hifi et pour comble de bonheur, je suis allée voir le spectacle de Romain Bouteille dans une grande salle et en pointant la FM, j’ai presque tout compris.

Il me semble que les enseignants handicapés ont tout à fait leur place à l’école Les élèves et leurs parents comprennent mieux le handicap et « l’étrangeté » du handicap disparaît, qui est souvent source de discrimination et d’exclusion.
« L’exemple d’une personne active, insérée, que l’institution soutient dans son effort, ne peut être que positif pour notre mission d’éducation et civisme. » ( M.C.Michel, présidente de l’association Le Chemin). »
 Il serait souhaitable que le Ministère de l’Education soutienne davantage les enseignants handicapés en poste en accordant des aides humaines ou en allégeant les horaires.

 

 
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